Née à Moncton (New-Brunswick, Canada) en 1953
Vit et travaille à Montréal

À une époque où la photographie est pratiquée dans une perspective plus souvent documentaire qu’artistique, Raymonde April développe sa démarche de manière autonome, lors de ses études en arts visuels à l’Université Laval, influencée par la littérature et le cinéma. Impliquée dans son milieu, elle cofonde La chambre blanche en 1978 à Québec, l’un des premiers centres d’artistes autogérés au Canada. Elle enseigne la photographie depuis 1985 à l’Université Concordia de Montréal.

Depuis le début des années 1970, Raymonde April explore l’influence de la narration sur les images photographiques. Ses œuvres ont contribué à faire évoluer la scène québécoise de la photographie. L’ensemble de l’œuvre d’April s’articule autour d’une dialectique entre le proche et le loin, l’apparition et la disparition, faisant de l’éloignement un facteur essentiel dans la reconnaissance du territoire du symbolique et de l’imaginaire. Son œuvre se compose souvent de longues séries photographiques construites de manière évocatrice, de micro événements tirés de la vie quotidienne et transformés en histoires fabuleuses. Si la photographe a touché les grands thèmes photographiques (portrait, paysage, nature morte, récit de voyage et journal intime), c’était pour mieux les subvertir, pour créer des affinités entre eux et pour réinventer d’autres modes d’association. April transforme ces scènes familières et ces personnages de la vie quotidienne dans un désir de transcender l’expérience.