L’histoire de l’art, comme toute histoire, s’écrit avec des noms et surtout des dates. Mais qu’en est-il d’une œuvre qui consisterait plastiquement dans sa propre date et dans la matérialisation de sa propre disparition ? Julius Magneticus (circa 2410) se présente comme de la poudre de fer, destinée à s’effondrer un jour ou l’autre, une fois épuisé le magnétisme des aimants qui la maintiennent. Dans l’annonce de ce temps d’expiration de l’œuvre, s’évanouissent d’autant plus vite les réflexes de l’histoire de l’art : admirer une œuvre en vertu de l’éternité qui sommeille en elle et de son témoignage sur l’époque qui l’a vu naître. (…) Julien Audebert nous prend ainsi au jeu, non pas simplement de l’anachronisme – appuyé par la rencontre du fer et de l’aluminium avec ces lettrines qui rappellent l’onciale médiévale – mais plutôt d’une histoire de l’art entropique.
Julius Magneticus (Circa 2410), 2009
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