Davide Balula, Le Tourne-disque, 2005 – Collection du FDAC de l’Essonne, Chamarande – Photo : Fr. Lauginie

Avec cette œuvre d’apparence simple mais formellement efficace, comme souvent dans le travail de Davide Balula, on perçoit un subtil dosage entre humour et agression.

Les œuvres de Davide Balula introduisent généralement une dose de fiction par la décontextualisation des objets et des systèmes. Les objets employés par l’artiste sont détournés de leur fonction première et sortis de leur contexte. Ainsi la disqueuse, outil du bricoleur, est transformée littéralement en un « tourne-disque » par l’ajout d’un vinyle en lieu et place de la rondelle qui sert à poncer les matériaux. La combinaison de ces deux éléments – une machine et un objet familier – donne naissance à un objet presque surréaliste.

Reste au public à imaginer une nouvelle utilisation de cet objet hybride qui fonctionne comme une image, à la limite du gag visuel. La matérialisation de la musique qu’incarne le disque est renforcée par son réel potentiel sonore. En effet, il peut réellement tourner si l’objet est mis en marche et branché : à 3000 tours/minutes, on croit entendre ses voisins bricoler autant que ce que l’on imagine être de la musique expérimentale.