Les 100 hectares du Domaine de Chamarande sont le creuset des évolutions architecturales et paysagères ; ils forment un livre ouvert sur l’histoire de l’art des jardins.

Au XVIIe siècle, autour du château, se développe un jardin régulier dit à la française. Reflet de la rationalité de l’homme et de la maîtrise de la nature, il se compose d’une allée d’honneur, de parterres de broderies symétriques et d’une perspective parallèle à l’axe de la rivière. En contrebas, la prairie, destinée à des usages agricoles et domestiques, est quadrillée de canaux rectangulaires drainant l’eau et divisant l’espace en formes géométriques.

L’empreinte majeure est celle du XVIIIe siècle lorsque Pierre Contant d’Ivry dessine les parties hautes du parc, entre régularité, axes géométriques et premières formes sinueuses. Pierre Contant d’Ivry exprime son talent dans la variété des formes et des dessins : les axes de vues s’ouvrent et des fabriques sont construites (glacière, orangerie, pavillons, jeu de l’oie).

Le XIXe siècle correspond à la mode des jardins paysagers.  Abandon des tracés réguliers, création de l’étang, suppression du parterre et des aménagements devant le château. Le jardin s’organise selon des cheminements sinueux ouvrant sur des points de vuepittoresques mettant en valeur un élément de la nature remarquable. Le jardin est transformé en une nature illusoire qui imite la campagne alentours. Le parc est redessiné selon les théories des « parcs agricoles et paysagers » développées par Paul Delavenne, Comte de Choulot.

Au cours des années 1990, le projet du paysagiste contemporain Jacques Sgard intègre les empreintes des XVIIIe et XIXe siècles.

Aujourd’hui, le parc mêle ces différents partis pris : le jardin régulier avec l’allée d’honneur bordée de tilleuls et le jardin irrégulier avec l’île et son étang.