Zawiercie, Pologne (1977)
Vit et travaille à Bruxelles

Pratiquant autant la sculpture, que le dessin, l’installation ou encore l’architecture, Tatiana Wolska développe une démarche fondée sur l’économie et la simplicité des moyens et des matériaux, fabriquant souvent ses œuvres à partir d’éléments (bouteilles en plastique, chutes de bois, mobilier abandonné) recyclés et sublimés pour leur donner une nouvelle vie, poétique cette fois.

Entre échauffement et épuisement, les gestes de l’artiste génèrent des formes torses et fluides, qui se déploient dans l’espace d’exposition à la manière d’organismes vivants. Souvent, les œuvres semblent se jouer avec ironie de l’impératif discursif et de la finalité intellectuelle de toute démarche artistique dite contemporaine

Et tout dans son œuvre semble naître et retourner à la ligne : les zébrures des dessins, la lignosité des sculptures en bois, le bruissement épineux d’un buisson de clous… Des multitudes de lignes – continues, interrompues ou reprises – avec leurs bifurcations, leurs connexions et leurs entrelacs. Déjà apparaissent des surfaces – lisses ou striées – et des formes – souples, molles, dures, élancées… Une profusion déroutante, libre et hétérogène, des filiations obscures parfois monstrueuses. Un chatoiement.

Mais s’agit-il vraiment de formes ? Il n’y a nulle part l’aboutissement d’une recherche ou d’un dessein préalablement établi. Tout n’est qu’événements, des condensations nées de la rencontre et de l’enchevêtrement entre des matériaux, des gestes élémentaires et des intensités.

Il faut dès lors revenir à la ligne, non plus envisagée comme un trait mais cette fois comme une trace : celle d’un élan vital, d’un processus de création parcouru de flux et d’énergies. C’est alors une nuée de lignes de fuite qui nous submerge, faisant table rase des lois – géométriques, biologiques, physiques, architecturales – de la forme pour explorer et défricher de nouvelles voies inexplorées, celles des variations du possible.

Tatiana Wolska est née en 1977 en Pologne. Elle est diplômée de l’ENSA de la Villa Arson en 2007. Régulièrement présentée en France et à l’international (Palais de Tokyo, 2014 et 2015 ; Les Tanneries, 2019 ; Villa Datris, 2020), l’artiste a été lauréate en 2014 du Grand Prix du 59e Salon de Montrouge consacré à la jeune création émergente et du Prix Jeune talent de la sculpture (Corse). Une exposition monographique lui a été consacrée en 2021 au château du Domaine de Chamarande.