Montreuil (1955)
Vit et travaille à Montreuil

Pour Joël Ducorroy, le mot est la chose, il la désigne, la documente, la représente, en somme, lui donne sens et forme. Se définissant lui-même avec humour comme « artiste plaquetitien », il exploite depuis plus de 20 ans les possibilités offertes par la plaque minéralogique qu’il détourne pour y inscrire des mots, associé à des couleurs. Dans le sillage d’artistes d’artistes ayant inscrits leur pratique entre le mot et la chose nommée (René Magritte, Marcel Broodthaers…), son œuvre laisse le soin au regardeur de l’interpréter à sa guise et de faire mentalement « image » du mot présenté par l’artiste.

“L’image de l’artiste est encore largement associée à celle du peintre dans son atelier. Or, contrairement à l’architecture, à la photo ou au design, qui ont su passer le cap de la révolution industrielle, la peinture est demeurée à un stade artisanal. C’est un art qui ne correspond pas à l’époque où nous vivons. J’ai commencé à travailler à partir de plaques minéralogiques en 1980. C’est arrivé après une rencontre avec Serge Gainsbourg. Je me suis dit qu’il utilisait des mots et que je pouvais en faire autant. Je suis alors entré au bazar de l’hôtel de Ville et je me suis commandé quelques plaques minéralogiques. A partir de 1983, j’ai systématisé l’emploi de la plaque et je ne fais que cela.” (Entretien avec Otto Hahn, décembre 1989)