Depuis 2001, le Domaine départemental de Chamarande fait dialoguer l’histoire et le contemporain, le vivant et la création, l’art et la nature, notamment au travers d’expositions d’art contemporain gratuites organisées au sein du château, de l’orangerie et du parc.

En 2024, le Domaine de Chamarande proposera un nouveau cycle d’expositions dans et hors-les-murs en s’intéressant cette fois à une autre notion au cœur de l’actualité : le sport sous différentes facettes (l’expérience physique, le dépassement, le soin…)

En cours

Karine Bonneval

Se planter
Récolter le soleil et cultiver la pluie

Exposition personnelle

Carte Blanche à SIANA

03/02/2024 – 28/04/2024
à l’orangerie et d’autres lieux

En savoir plus

L’esprit des lieux

Collection du FDAC de l’Essonne

Exposition permanente
Dans le parc du domaine

En savoir plus

A venir

Laurie Charles

Le vacarme du cœur

Exposition personnelle

Une exposition du programme Vieilles coques et
jeunes récifs, proposé par le Frac Île-de-France dans le cadre de l’Olympiade Culturelle

25/05/2024 – 22/09/2024
à l’orangerie

En savoir plus

Exposition collective

Complexe Sportif

(en)jeu de courbes et courbatures

Parcours d’œuvres sur le thème de l’expérience physique

Commissariat : Karolina Kazmierska

25/05/2024 – 27/10/2024
dans le parc

En savoir plus

Historique

2023

Abraham Poincheval

Un continent liquide

Exposition personnelle

03/06/2023 – 26/11/2023
à l’orangerie

En savoir plus

Marie Denis

French touch

03/06/2023 – 17/09/2023
dans le Parc

En savoir plus

Dans l’épaisseur de nos lisières

Là où naissent les dragons

Exposition collective

15/04/2023 – 15/10/2023
au château

En savoir plus

2022

Art Orienté Objet

Zoosphères

15/10/2022 – 12/02/2023
au château & à l’orangerie

En savoir plus

Odonchimeg Davaadorj

Bardo

04/06/2022 – 18/09/2022
A l’orangerie

En savoir plus

Devenir
[un autre]
animal

Exposition collective

26/03/2022 – 18/09/2022
Au château

En savoir plus

Clément Desforges & Solène Moulin–Charnet

Mue

04/06/2022 – 18/09/2022
Potager Contant d’Ivry

En partenariat avec la classe préparatoire aux concours des écoles supérieures d’art Grand Paris Sud

En savoir plus

Kitso Lynn Lelliott

I was her and she was me and those we might become

29/01/2022 – 27/03/2022
A l’orangerie

En savoir plus

2021

Michel Nedjar

Filiations

26/09/202 – 09/01/2022
Au château et à l’orangerie

En partenariat avec le LaM – Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut

En savoir plus

Pierrick Sorin & Philippe Decouflé

Regards croisés d’un myope et d’un presbyte

10/07/2021 – 05/09/2021
Au château

En savoir plus

La loi du mouvement

Collection du MNAM/Centre Pompidou

19/05/2021 – 28/08/2021
A l’orangerie

En savoir plus

Tatiana Wolska

Les variations du possible

Du 19/05/2021 – 20/06/2021
Au château

En savoir plus

Malo

Faces cachées

Pierre Scholla

Cosmos

30/01/2022 – 21/03/2022
Au château

Visite virtuelle

2020

Ben

être libre

11/07/2020 – 11/10/2020
Au château et à l’orangerie

En savoir plus

Quentin Garel

Anomal

25/01/202 – 25/03/2020
prolongation jusqu’au 14/06/20200
Au château

En savoir plus

2019

Le cinéma et la photographie sont à l’honneur, avec la venue de Jerry Schatzberg, cinéaste et auteur d’images iconiques du New York des années 70.

Christophe Dumont et Jean Yves Cousseau. Vis-à-vis / 14 septembre – 29 décembre 2019

Jean Yves Cousseau, photographe tout en poésie, et Christophe Dumont, sculpteur maniant métal, os, bois et végétaux, nouent un dialogue à Chamarande. A priori, rien ne prédisposait ces deux artistes à se rencontrer, pourtant à la faveur d’un rapprochement fortuit, une entente naturelle immédiate et féconde donne lieu à la création d’un univers onirique dans lequel les visiteurs du Domaine sont invités à s’immerger.

L’exposition Vis-à-Vis se déploie dans tous les salons du château ainsi que dans le parc, jusque dans le potager où une installation comestible et humoristique de Christophe Dumont rend hommage à la nature nourricière initiale du site, et dans le buffet d’eau où Jean Yves Cousseau expérimente le passage du temps et de l’eau sur ses photographies, donnant lieu à la création de ses oxydations.

Les créations animalières et fantastiques de Christophe Dumont peuplent le château, évoquant les cabinets de curiosités des XVIe et XVIIe siècles propices aux voyages de l’esprit. Tandis que les installations photographiques de Jean Yves Cousseau immergent le regardeur dans des mondes évanescents et poétiques.

Afin d’explorer plus avant l’univers artistique des artistes, rendez-vous, deux événements sont organisés :

le 29 septembre avec Christophe Dumont en dialogue pique-nique avec Sylvain Gouraud (exposé aux Archives départementales).

le 6 octobre avec Jean Yves Cousseau autour d’un concert lecture avec Isabelle Olivier, Raphaël Olivier et Didier Petit.

Jerry Schatzberg. Off Grand Concourse / 27 mai – 1er septembre 2019

A l’été 2019 le Domaine de Chamarande a acceuilli la première rétrospective en France du photographe et cinéaste américain Jerry Schatzberg (1927, New York).

Jerry Schatzberg est un jeune cinéaste photographe de 91 ans toujours en activité.

Il a travaillé pour Vogue, Esquire, Glamour … dans les années 50 et 60.

Jerry fait partie de cette génération de photographes tels que William Klein et Frank Horvat qui a fait descendre la mode dans la rue.

 Il a obtenu la Palme d’or au festival de Cannes en 1973 pour son film L’Epouvantail*.

Son deuxième film, Panique à Needle Park, une histoire d’amour crépusculaire tournée à New York dans l’univers de la drogue en 1971 s’inscrit dans les grands films du 20e siècle.

Nous présentons à Chamarande un ensemble de photographies qui retrace son parcours.

Jerry a passé les 14 premières années de sa vie dans le Bronx.

Son regard est à jamais imprégné par la philosophie de ce quartier de New York. On retrouve ce climat dans ses photographies.

Pour exemple, quand il photographie Bob Dylan dans son studio, il réalise une des photos parmi les plus réussies lorsque Dylan se masque le visage avec sa main.

Lors du 1er défilé de Yves Saint-Laurent à Paris en 1962, il photographie une jeune femme assise au chapeau blanc à son insu lorsqu’elle se baisse vers le sol.

Ces deux clichés présents parmi de nombreux autres dans cette exposition reflètent parfaitement l’humanité et le talent de Jerry Schatzberg. Olivier Lorquin

Sous le commissariat d’Olivier Lorquin, Président de la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol et directeur de la Galerie Dina Vierny

Marcel Thomas. Sourires de stars / 17 février – 28 avril 2019

Exposition Sourires de stars – Marcel Thomas

Le Domaine départemental de Chamarande présente, dans l’architecture XVIIIe de l’orangerie, le fonds de photographies et d’archives de Marcel Thomas.

Repasseur de métier, il a photographié pendant cinquante ans toutes les vedettes qui se produisaient à Paris.

Sorte de premier paparazzo, c’est le sourire des stars qu’il décrochait. 

2018

L’année 2018 restera marquée par la présence dans le parc du monumental squale de Philippe Pasqua, l’œuvre nommée Who should be scared ? Le château a également accueilli dans ses murs les œuvres foisonnantes de Ma Desheng et Danhôo.

Ma Desheng. Des étoiles à nos jours / 14 septembre – 29 décembre 2018

Fondateur des « Étoiles », le premier groupe d’artistes contemporains chinois créé à Pékin en 1979, Ma Desheng expose aujourd’hui au Domaine départemental de Chamarande, et investit toutes les pièces du château pour fêter ses 40 années de parcours.

L’exposition nous invite à découvrir 40 œuvres dévoilant l’engagement d’un artiste combattant pour la liberté et l’amour, luttant jour après jour contre la maladie de la polyarthrite, réparant les blessures de sa vie après un grave accident de voiture. Un hommage à l’œuvre d’Henri Matisse, atteint de la même maladie.

Un souffle d’éternité équilibré par les Pierres.

Une ode à la grande figure de la Femme.

64 ans, cheveux longs et gris, chaise roulante, rien ne laisserait supposer la force et le courage de cet homme et grand artiste que la vie n’a pas épargné. Tour à tour poète, graveur, calligraphe, peintre ou performer, Ma Desheng incarne pour tous un modèle de combativité et de créativité. 

Né à Pékin en 1952, Ma Desheng fait partie des premiers artistes contemporains chinois à avoir libéré l’Art chinois de la propagande maoïste. Souffrant très jeune d’une grave maladie le contraignant à se déplacer en béquilles, l’artiste ne restreint ni sa productivité ni sa créativité. Il dédie sa vie à l’Art en formant le groupe des Etoiles dont il sera avec Wang Keping et Huang Rui l’un des piliers majeurs de cette intelligentsia. 

C’est tout d’abord en autodidacte qu’il commence sa carrière comme dessinateur puis comme graveur. Suite aux rencontres avec d’autres artistes chinois aujourd’hui internationalement reconnus, le travail de Ma Desheng a été présenté lors d’expositions personnelles et collectives, de foires internationales et d’entrées en collections dans les plus grands musées du monde.

Une exposition en collaboration avec la galerie de l’artiste,
A2Z Art Gallery

Philippe Pasqua. Allegoria / 31 mai – 30 septembre 2018

Artiste majeur de sa génération, Philippe Pasqua s’impose par un itinéraire hors-norme. Le Domaine départemental de Chamarande, avec son château du XVIIe siècle, son orangerie du XVIIIe siècle et son vaste parc à l’anglaise, constitue le parfait écrin pour accueillir la première grande rétrospective française de l’artiste.

Dans sa démarche artistique, Philippe Pasqua (né en 1965, à Grasse) explore le champ de ses émotions et leur donne une dimension collective. Il transperce de son regard aigu le tumulte de l’histoire, passant des temps anciens à une actualité brûlante. Il parle de l’épuisement de la terre, de la disparition des espèces, comme de la grandeur de l’univers. Sa peinture raconte l’homme. Laideur et beauté se croisent et ses modèles deviennent iconiques : enfants handicapés, personnes transgenres, prostituées ou membres de sa famille. Tous reflètent l’universel. L’intensité des regards, la force des expressions imprègnent ses toiles.

Techniquement Philippe Pasqua passe du dessin à la peinture, du collage à la sculpture, dans une même maîtrise d’un style affirmé. En 1999, Philippe Pasqua aborde en sculpture le concept des vanités : il interprète le sujet du crâne humain qu’il orne de matières précieuses et de papillons fragiles. L’éphémère et l’inconstance de l’existence se confrontent à l’éternel. Depuis quelques années, l’évolution du monde et des espèces devient le sujet de ses préoccupations. La pensée de Darwin et celle des scientifiques contemporains, associée à la notion d’un sacré proche du religieux, l’inspirent dans ses réalisations.

ALLEGORIA présente des sculptures monumentales ainsi qu’un ensemble de tableaux, dessins, et collages de Philippe Pasqua, couvrant ses trente années de carrière. ALLEGORIA est un voyage à travers l’âme de notre planète, avec ses cycles de vie, de mort et de résurrection.

· Co-commissariat de l’exposition : Julie Sicault Maillé, responsable des expositions du Domaine départemental de Chamarande, et Henri-François Debailleux, critique d’art 
· 
Krystel Ann Art, Lisbonne/Londres, co-producteur de l’exposition ALLEGORIA
· 
Artiste représenté par la Galerie RX en France

Danhôo / 10 février – 22 avril 2018

Né en Chine, Danhôo s’installe à Paris en 1983. Il commence sa carrière en tant que chauffeur livreur de matériel artistique pour la Maison Marin, avant d’assister les artistes Erró, Robert Combas, Lucciano Castelli, Lee Ufan et JonOne. Avec ses frères, il crée l’Atelier Phuong à Paris, spécialisé dans l’encadrement de tableaux. Sa présence dans le milieu de l’art lui permet de se rapprocher de nombreux artistes contemporains issus notamment du Street Art et des cultures urbaines. À présent, Danhôo se consacre à la peinture, sa passion depuis plus de vingt ans.

Dans ses créations, Danhôo s’inspire des traditions et de la culture de son pays natal. L’artiste fixe vigoureusement sur sa toile des idéogrammes, qu’il vient retravailler par des aplats ou en employant la technique du dripping, projection et écoulement de peinture aléatoire introduit par le peintre expressionniste abstrait Jackson Pollock. Les idéogrammes se retrouvent plongés dans des effets de peinture et de relief, entre craquelures et fractures, qui soulignent le procédé de superposition propre à l’artiste.

Le travail d’écriture, de lumière et de composition permet à Danhôo de transposer, dans ses toiles, ses émotions. Il nous conduit dans son univers mêlant à la fois magie et violence. Ses émotions sont partie intégrante de ses œuvres, jusqu’au plus petit détail, jusqu’au choix des couleurs, le bleu symbolisant la chance dans la tradition chinoise et le rouge, le bonheur.

Danhôo décrit ainsi son travail pictural : « Les mots que je peins sur chaque toile représentent nos vrais besoins quotidiens comme l’amour, la famille… C’est une déclaration à la société. »

À Chamarande, le peintre crée une symphonie picturale pour chacune des pièces du château et de l’orangerie. Dans le château, ses toiles jouent avec les décors en s’intégrant dans les boiseries et les cartouches, telles un écho à la monumentalité des murs du bâtiment historique ; tandis que sur le sol sont disposés de grands poufs décorés de ses peintures pour que le public puisse admirer de manière allongé ses toiles…

Cette symphonie se manifeste également dans un all over à l’orangerie où Danhôo peint in situ, et recouvre les murs de l’idéogramme RÊVE. Une invitation à vivre une expérience immersive au cœur de son univers.

2017

L’année 2017 a débuté avec une exposition entièrement dédiée à Noémie Rocher, faisant suite à l’exposition conjointe avec Richard Orlinski l’année précédente. Puis un partenariat avec SIANA a généré l’exposition Le Suaire de Turing. Enfin, le Domaine a accueilli deux artistes éclectiques, Robert Combas tout l’été, Yassine Mekhnache à l’automne

Yassine Mekhnache. Alchymia / 18 novembre 2017 – 14 janvier 2018

Nuages de couleur
L’art de Yassine Mekhnache envoûte le regard et touche l’âme. Tel un manuscrit empli de symboles ou une malle de pèlerin : il y a le soleil levant, des nuages de couleur, le goût du lointain, le parfum spirituel des grands textes soufis, la danse des astres et le vol des oiseaux. Chaque toile garde la trace de longs voyages, le souvenir des multiples rencontres qui l’ont accouchée : celui d’une brodeuse dont les gestes ancestraux se répètent dans la fournaise des après-midi marocains, celui d’un atelier ombragé à Pondichéry où assis en tailleur des hommes silencieux ajustent méthodiquement perles et sequins autour de motifs tracés par l’artiste.
Enfin, il y a un ultime rituel où l’artiste part en pleine nature à la recherche de grands arbres entre lesquels il pourra suspendre ses toiles, semblables alors à des voiles de navire gonflées par le vent.
Puis à la lumière du jour succède la nuit de l’atelier. Les toiles sont à nouveau dépliées pour être tendues sur d’épais châssis. Une cellule monacale où l’on n’échappe pas à soi : il y a de longs moments de silence, de réflexion pendant lesquels le peintre va-et-vient devant les tableaux ou tourne autour de ceux qui sont posés à même le sol.
Puis, tout va très vite. C’est un peu comme une attaque ou une étreinte amoureuse débridée : le peintre balance sans prévenir des jets de couleurs, il tape sur la toile, passe des coups de brosses, de balais, de chiffons. Le sol de l’atelier se met à ressembler à celui d’une tannerie, avec des écoulements, des épanchements somptueux. Comme un très beau tag, avec une composante de sacrilège, une composante d’immédiateté mais aussi d’amour et de poésie pures : voilà tout l’art de Yassine Mekhnache.
L‘artiste ne renie pas ses racines (en l’occurrence, celles d’un street-artiste), mais il les transcende pour les amener jusqu’au ciel, et nous avec.
David Rosenberg

Pour le vernissage de son exposition, Yassine Mekhnache a invité le prodige Keziah Jones à représenter la performance visuelle et musicale Blackout.

Robert Combas et les Sans-pattes. Meubles de circonstance, complètement déjantés / 1er juin – 1er octobre 2017

Artiste prolifique depuis près de 40 ans, Robert Combas (né en 1957 à Lyon) a été très tôt reconnu comme un des créateurs français les plus importants sur la scène internationale. De nombreuses expositions lui ont été consacrées, dont parmi les plus récentes, en 2016 au Grimaldi Forum de Monaco et cette année à la collection Lambert en Avignon.

Pour le Domaine de Chamarande, Robert Combas propose un projet généreux à l’image de sa création et du site qui l’accueille : créations plastiques des plus récentes, performances, environnement sonore et projections d’images monumentales sur le patrimoine du site avec Les Sans Pattes, le duo qu’il compose avec l’artiste plasticien Lucas Mancione.

Robert Combas transforme l’écrin du château de Chamarande en château habité avec l’installation Meubles de circonstance, complètement déjantés. Aménagé de mobilier peint, encore jamais montré, et de ses dernières toiles et autres créations, l’artiste dévoile un florilège intime de la richesse de son univers.

Au cœur de cet univers créatif, la musique bouillonne avec Les Sans Pattes. Leurs environnements conjuguent plusieurs styles d’ambiances, du free folk à la musique métallique semi-abstraite en passant par des instruments traditionnels que sont la mandole, et le buzuki. L’utilisation simultanée de plusieurs médiums et disciplines artistiques, et la portée poétique qu’elle détient, confèrent à ce travail une dimension art total.

Tout au long de l’exposition, vous êtes également invités à découvrir deux autres créations des Sans Pattes, un parcours sonore original dans la forêt et une installation vidéo monumentale dans l’Orangerie.

SIANA. Le suaire de Turing / 05 mars – 14 mai 2017

Exposition à Chamarande – Le suaire de Turing © Henri Perrot

Dans le cadre de la Biennale 2017 Territoires, cartographies, migrations, organisée par Siana sur le territoire essonnien, l’exposition Le suaire de Turing se déploie au cœur de la ville d’Évry et sur le Domaine de Chamarande. Riches de leur programmation artistique contemporaine, Chamarande et Siana vous proposent de réfléchir aux évolutions de notre société marquée les technologies numériques.

Les univers numériques modifient notablement notre rapport au monde, et la place de notre corps réel. Les géants du Web ont une influence majeure sur notre vie connectée quotidienne. Nous sommes pris dans un pacte faustien avec les GAFA (Google Apple Facebook Amazon et consorts) qui nous offrent par leurs services une sensation de toute puissance informationnelle et un sentiment de reconnaissance de notre humanité.

L’environnement technologique véhicule ainsi la promesse de satisfaire, et bientôt d’anticiper, tous nos désirs et nos actions. Toutefois, nous les autorisons à récolter, indexer, archiver les données que nous produisons, jusque dans nos activités et nos pensées les plus intimes. Nous leur confions le droit de procéder, par des algorithmes de calcul, à une réification de notre être qui conduit in fine à la création de notre avatar numérique, un être déterminé. Pourtant, il n’est que l’ombre portée de la réalité de nos actes, de nos gestes, de nos vies et de nos sentiments.

La production d’une identité par nos traces numériques relève de la création d’une immatriculation des individus qui servira à les déterminer, voire à les surdéterminer et enfin à les prédéterminer. Ce corps numérique distinct de notre corps physique pose donc la question de la réalité de notre individualité, et notamment celle de notre liberté.

En vous immergeant dans les salles d’exposition où une série d’œuvres artistiques ponctue et met en exergue ce que ce nouvel ordre numérique du monde détermine, c’est une réflexion autour du corps, de sa place, de sa représentation et de son existence même, à laquelle vous êtes invités à participer. Cela nous renvoie également à la question du mouvement des corps, aux notions de libertés, pensées et actions qui rejoignent les problématiques actuelles des flux migratoires dans le monde.

Avec les artistes : Hugo Arcier, Barthélémy Antoine-Loeff, Nathalie Boutté, Alain Bublex, Ali Cherri, Paolo Cirio, Hascan Elahi, Cyril Hatt, Tomek Jarolim, Olga Kisseleva, Jean-Benoit Lallemant, Richard Louvet, Martin Le Chevallier, Albertine Meunier, Nicolas Milhé, One Life Remains, Lucy et Jorge Orta, Spéculaire [Flavien Théry et Fred Murie], Julie Vayssière

En co-commissariat avec Nicolas Rosette

Noémie Rocher / Allégeance. 8 janvier – 5 mars 2017

Exposition Allégeance / Noémie Rocher © Moïse Fournier

En résonance avec les paysages hivernaux du parc de Chamarande, Noémie Rocher nous invite à une pause introspective dans l’Orangerie du Domaine. Inspirée par la poésie d’Andrée Chedid, l’artiste a composé de grandes toiles à la fois sombres et méditatives, toutes chargées d’espoir. 

Après un passage à l’École des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence et à la Guildhall de Londres, NOÉMIE ROCHER se frotte aux Young British Artists comme Mat Collishaw ; elle découvre alors la Beat Generation avec Miller et Bukowski.
C’est suite à cette bad influence qu’elle travaille avec l’enfant terrible de l’art contemporain Damien Hirst dans la section la plus exigeante : l’hyperréalisme.
Au gré de ses rencontres et de son expérience, Noémie Rocher affirme son style. Elle jette d’abord sur la toile les blessures de son enfance dans la série des Scarifications puis elle aborde le thème des Rives de la Tamise en peignant les ponts de Londres tels de gigantesques et fantomatiques ectoplasmes.
Dans le même temps, elle se passionne pour la poésie d’Andrée Chedid et crée une série de pièces d’illustration aujourd’hui présentées à Chamarande.

Femme de lettres et poétesse française d’origine libano-égyptienne, ANDRÉE CHEDID (1920-2011) a écrit de nombreux romans, pièces de théâtre, récits, nouvelles et recueils de poèmes, plusieurs fois récompensés par des prix littéraires – Goncourt de la nouvelle (1979), Grand Prix de poésie de la Société des gens de lettres (1990), Goncourt de la poésie (2002).
Son travail au style fluide est traversé par la thématique de la relation de l’homme au monde, avec un intérêt particulier pour la notion d’altérité, pendant à la fragilité de la condition humaine.
Ses écrits ont inspiré et continuent d’inspirer artistes et musiciens comme son fils Louis Chedid et son petit-fils Mathieu Chedid, de jeunes chanteurs qui interprètent ses poèmes, des cinéastes tel Bernard Giraudeau qui réalise L’Autre en 1991, des illustrateurs – Gérard Franquin, Catherine Mondoloni -, et des peintres dont Noémie Rocher…

L’exposition Allégeance est un moment de peinture, une suspension dans le temps, une trêve pour chacun dans l’accélération de nos quotidiens.

2016

En 2016, le Domaine accueille les expositions monographiques de Richard Orlinski et Noémie Rocher, ainsi que l’exposition collective Sols fictions

Richard Orlinski et Noémie Rocher / 29 mai – 28 août 2016

Exposition Richard Orlinski / Noémie Rocher

Richard Orlinski sculpte pour sublimer la réalité et créer des œuvres d’art vivantes, belles et intemporelles, qui suscitent l’émotion dans le regard de l’autre. Profondément ancré dans son époque, il utilise des matériaux contemporains comme la résine et l’aluminium.

Fasciné par les artistes du Pop Art et du Nouveau Réalisme, il insuffle le Born Wild à une finition maîtrisée, polie et, de fait, adoucie. L’enjeu de Richard Orlinski, par le concept Born Wild, consiste à transformer les pulsions vitales négatives en émotions positives, à passer de l’instinct primaire à l’émotion civilisée. Les vecteurs de cette métamorphose sont l’esthétique de l’œuvre, la quête de la perfection du sculpteur et la perception du spectateur.

Partisan de l’art accessible à tous, Richard Orlinski puise dans les imageries populaires les icônes qui servent son propos. Il crée des œuvres d’art qui agissent sur nos pulsions, sur nos archaïsmes.

Sols Fictions. Expériences art & science /
27 mars – 29 mai 2016

Exposition SOLS FICTIONS © Anaïs Tondeur

La question des sols est au cœur des enjeux climatiques actuels. Sur cette thématique, et en lien avec la COP21, le Domaine de Chamarande mène depuis un an un travail en collaboration avec un collectif artistique et scientifique COAL (coalition pour l’art et le développement durable) qui a sélectionné deux artistes – Yesenia Thibault-Picazo et Anaïs Tondeur, et trois scientifiques – Marine Legrand, Germain Meulemans et Alan Vergnes.

Pour retrouver nos liens avec les sols et renouer un dialogue fructueux avec eux, le LAB propose de lier les diverses disciplines qui y ont trait. Sciences naturelles et sciences sociales, art et artisanat ; de l’étude de la faune du sol à celle des rituels de fertilisation, aujourd’hui de nombreuses manières de s’intéresser aux sols coexistent, sans forcément dialoguer. Pour entamer la discussion, le parti pris du LAB a été d’imaginer que la séparation des disciplines n’avait jamais eu lieu.

L’exposition Sols Fictions prend ainsi la forme d’un cabinet imaginaire de « chercheur » des sols, révélant un ensemble de d’expériences nées du mélange de différents types de savoirs des sols. Fruit d’une exploration collective, elle se présente comme une expérience à vivre, un parcours visuel, sonore et olfactif qui permet à tout un chacun de s’interroger sur nos sols urbains.

À la croisée de l’art et de la science, par le biais d’un ensemble d’installations, de performances, d’ateliers à destination des publics, de vidéos, de textes et d’objets, entre fiction et expérimentation, les résidents du LAB vous invite à mener l’enquête des sols de l’anthropocène, en entremêlant, par l’imaginaire, les approches, les méthodes et les outils, tout en gardant les pieds sur terre.

Commissaire COAL
: Un projet parrainé par Nathalie Blanc, géographe associée au Laboratoire des Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces (LADYSS)

2015

En 2015, le Domaine de Chamarande a proposé un cycle d’exposition autour de la notion de l’habitat, du territoire

Paysages urbains – 6 décembre 2015 – 27 mars 2016

Artistes : Éric Baudelaire, Alain Bublex, Jean-Marc Bustamante,
Philippe Chancel, Claire Chevrier, Robin Collyer, Stéphane Couturier,
Thibaut Cuisset, Marcel Dinahet, George Dupin, Léo Fabrizio,
Gilbert Fastenaekens, André Mérian, Jürgen Nefzger, Paola de Pietri,
Catherine Poncin

L’année 2015 s’intéresse à la question de l’habiter, un sujet qui touche chacun d’entre nous dans son quotidien ; elle amène une réflexion sur nos manières d’investir, de vivre et de circuler sur nos territoires.

Après HABITER et ses installations, PAYSAGES URBAINS propose un autre regard, celui des photographes de paysage. Entre documentaire et projection dans un futur rêvé, c’est un panorama en images des aménagements urbains menés ces soixante-dix dernières années qui nous montre comment l’empreinte de l’homme, et notamment celle de son habitat, transforme en profondeur notre environnement.

Si le travail de George Dupin présente un projet d’urbanisme global avec la création d’une ville nouvelle comme Marne-la-Vallée, les photographies de Jürgen Nefzger illustrent le rêve de propriété de l’homme occidental avec des résidences d’habitation à Sélestat ; d’autres vues prises en France témoignent de la multiplication des zones pavillonnaires uniformes.

En poussant vers l’orient, ce sont des ensembles modernes, gigantesques et extravagants, autour d’Astana, la capitale du Kazakhstan, ou d’Istanbul, la grande métropole turque, que mettent en lumière les images de Philippe Chancel et de Paola de Pietri.

En confrontant ces constructions urbaines aux projets fictifs d’Alain Bublex et de Léo Fabrizio – deux artistes présents dans la collection du FDAC de l’Essonne -, le constat semble évident : la réalité est parfois peu éloignée de l’utopie.

La question du territoire essonnien est ici abordée avec les photographies de Claire Chevrier. Au fil des mois, elle a arpenté le département pour saisir, avec une démarche d’observation distanciée, les paysages urbains et les aménagements paysagers reconnus comme les plus à l’avant-garde depuis les années 1960 : Athis-Mons, Évry, Grigny, Morangis, Paray, le Plateau de Saclay, Ris-Orangis et Vigneux.

Eric Baudelaire s’intéresse également au territoire en déplaçant notre regard, par effet miroir, des paysages de Clermont-Ferrand aux villes indiennes. Ce jeu de regards croisés se retrouve dans les vues d’André Mérian autour des principaux ports du bassin méditerranéen que sont Alexandrie, Gênes, Izmir, Marseille, Tanger, Thessalonique et Valence.

D’un bout à l’autre du globe, de Moscou avec Thibaut Cuisset à Toronto avec Robin Collyer, en passant par l’Essonne avec Claire Chevrier, l’exposition PAYSAGES URBAINS vous entraîne le temps d’un hiver dans un voyage imagé, aux frontières du rêve et de la réalité.

Commissariat associé Christine Ollier*

Habiter – 31 mai – 1er novembre 2015

HABITER le château de Chamarande, c’est l’opportunité pour les artistes de réinterpréter chacune des salles en investissant chacun des lieux. Et, pour vous, c’est la possibilité de voyager d’une pièce à l’autre, dans des espaces patrimoniaux traversés par des ambiances et des textures différentes. Ici traversez l’enchevêtrement de portes de Pierre Ardouvin dans un parcours imaginaire à la fois ludique et inquiétant. Là plongez dans l’atmosphère vaporeuse d’un ancien fumoir récréée par Charlotte Charbonnel.

HABITER, c’est questionner l’urbanisation d’aujourd’hui et de demain dans un pays européen comme la France. Si Stefan Shankland nous interpelle sur les constructions des logements sociaux et travaille sur le recyclage pratiqué dans nos villes, Botto e Bruno nous donnent à voir ces espaces péri-urbains délaissés où malgré tout la nature reprend ses droits, avec une nouvelle beauté. Au-delà de nos frontières occidentales, l’urbanisme en Asie soulève d’épineuses problématiques, aux conséquences sociales et environnementales dramatiques, comme le suggère le kaléidoscope de l’artiste chinois Zhenchen Liu. Alors que Stéphane Thidet nous propose de « ré-interroger » le concept de l’habitat en élargissant notre vision de la cabane au bord du lac de « Walden ou la Vie dans les bois » à la capsule spatiale Mercury VII, premier voyage habité dans l’espace.

HABITER, c’est développer une relation collective de co-construction entre le public et les artistes. Chaque jour, depuis le « foyer » du château, lieu de vie et de rencontre, vous êtes ainsi conviés à réaliser le mobilier pensé par constructlab, un mobilier qui au fil des mois se déploiera dans les espaces intérieurs jusqu’à déborder dans le parc. Et le jour du finissage, nous ferons un grand happening en construisant tous ensemble une sculpture monumentale…

Commissariat partagé : Domaine de Chamarande, Paul Ardenne, Lauranne Germond de COAL, Pablo Georgieff de COLOCO, Thierry Paquot, Stefan Shankland

Années antérieures

2014 : Hans Op de Beeck – Exposition Personnages

23 novembre 2014 – 29 mars 2015

Pour cette exposition personnelle au Domaine de Chamarande, Hans Op de Beeck a intégré une nouvelle dimension dans son œuvre, celle de la rencontre d’un décor existant, d’un patrimoine ancien, celui du château, avec ses Personnages sculptés, ces êtres sans noms en gypse gris. Les pièces du château deviennent alors une vaste scène pour ces figures silencieuses à taille humaine. Discrètement disposées, dans des postures introverties, elles dialoguent avec leur environnement, et amènent doucement le spectateur dans un univers où le temps apparaît comme suspendu.

Entre réalité des représentations et composition des postures, les Personnages ont tous les yeux fermés ; ils apparaissent comme empreints du calme de l’introspection, de la rêverie, du délassement ou de la mélancolie. D’apparences informelles, ils sont à demi-vêtus, placés debout sur un socle, dans un esprit qui n’est pas sans rappeler les conventions académiques de la représentation du nu en sculpture. Pour autant Hans Op de Beeck s’attache ici à caractériser ses figures en apportant des détails particuliers à chacun des corps, en choisissant des types de vêtements différents d’un personnage à l’autre, ou encore en les entourant de banals accessoires contemporains.

C’est une exposition intimiste, à la tonalité spectaculaire et dramatique, à laquelle nous convie Hans Op De Beeck. Le visiteur, au fil de sa promenade dans les salles du château, part à la rencontre de Personnages qui semblent l’ignorer. Il cherche à comprendre pourquoi des figures aussi familières lui ressemblent si peu ; pourquoi une telle distance s’instaure entre eux ? Tel un voyeur contemplatif, le public observe ces protagonistes passifs aux histoires méconnues qui renvoient inéluctablement à nos propres interrogations, et à notre regard sur la société actuelle et à son monde globalisé.

2014 : exposition Vivre(s)

Artistes : Maria Thereza Alves, Paul Ardenne, Michel Blazy, Thierry Boutonnier, Andrea Caretto et Raffaella Spagna, Cédric Carles et Marie Boussard, Damien Chivialle, Minerva Cuevas, Élodie Doukhan et Nicolas Mussche, Isabelle Daëron, Olivier Darné + Parti poétique, FutureFarmers, Fernando Garçía-Dory, Newton et Helen Mayer Harrison, Pauline Horovitz, Suzanne Husky, Matthew Moore, Mika Rottenberg, SAFI, Les Saprophytes, Erik Sjödin, Åsa Sonjasdotter, Tchif, Rirkrit Tiravanija, Barthélémy Toguo, Katharina Unger et Astrid Verspieren

24 mai – 26 octobre 2014

Croquer le monde…

De festins en collations, d’excès en régime, de gastronomie en junk food, du cycle des courses à celui des cultures, de la recherche d’argent pour se sustenter au besoin de jeter ses déchets, l’alimentation structure la vie de quelque sept milliards d’humains. Qu’elle symbolise une table dressée pour un banquet gargantuesque ou un estomac creusé par la faim.
La part sombre de l’alimentation prend le visage de 868 millions d’individus qui ne mangent pas à leur faim, et plus du double qui est en surpoids. La production alimentaire, quoiqu’indispensable, reste le premier facteur de destruction de notre environnement, en ce qu’elle hypothèque la biodiversité, accélère le réchauffement climatique, décuple la pollution chimique et érode les sols. L’humanité consomme, au sens propre comme figuré, le monde.
L’alimentation est aussi un élément fondamental de chaque culture. La gastronomie française en est la plus belle illustration : depuis 2010, la pratique du repas des Français est inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco.
Question culturelle avant tout, les artistes sont donc à l’avant-garde de la révolution qui mijote dans nos marmites. Vigies indispensables, ils explorent une alimentation plus ludique et conviviale, et surtout plus locale et responsable.
Artisans de cette alimentation du futur et d’une agriculture différente, défenseurs d’un manger sain en produisant mieux, les artistes proposent des solutions, avec des œuvres conçues comme des modules de production alternatifs à la chaîne de l’agroalimentaire traditionnel.

… Goûter Chamarande

Faire de Chamarande le laboratoire de ces expérimentations gustatives est logique. C’est un retour aux sources pour le Domaine qui fut, jadis, une terre nourricière, dont le potager historique est aujourd’hui le témoin.
Le Domaine de Chamarande fut un véritable village dans le village, une communauté autarcique qui se caractérisait par son autosuffisance alimentaire, même relative. Lieu de villégiature de la noblesse tout comme cité ouvrière d’Auguste Mione, le Domaine  était tout à la fois réserve de chasse, volière et lieu de pêche.
Depuis son ouverture au public sous l’égide du Conseil général de l’Essonne, le Domaine a renoué avec cette tradition, avec un parc paysagé dévolu aux pique-nique familiaux.
À la manière d’un jardin d’Épicure (re)devenu fertile, c’est avec une heureuse frugalité que le public est invité à goûter les plaisirs de la culture durable où la satiété est surtout le corollaire de la qualité.

Commissaire associé COAL

2013 : exposition Milieux

26 mai – 29 septembre 2013

Artistes : Étienne de France, Camille Goujon, Kôichi Kurita, Stefan Shankland, Astrid Verspieren, Frank Smith et Soundwalk, Bruit du Frigo, Gilles Bruni, Christophe Clottes, Olivier Darné, Nicolas Floc’h, Étienne de France, Camille Goujon, Suzanne Husky, Nicolas Milhé, Liliana Motta, Laurent Tixador.

Le Domaine de Chamarande est à la croisée des territoires et des époques. Entre zones urbanisées, agricoles et forestières, patrimoine et modernité, il est un microcosme où coexistent la diversité des milieux et les transformations du paysage. Pour l’exposition Milieux, une douzaine d’artistes français et internationaux nous invitent à (re)découvrir la diversité des « milieux » de ce site remarquable en s’immergeant dans ses 98 hectares. Les artistes ont imaginé des installations de plein air, à l’échelle du lieu, favorisant la rencontre, la découverte et le partage d’expériences. Le Domaine se transforme ainsi en un véritable espace d’observation et d’interaction avec la nature où les visiteurs peuvent expérimenter de nouvelles manières d’habiter leur environnement et de vivre ensemble.

Le milieu est l’intermédiaire entre l’homme et la nature. Il est ce que nous percevons de l’environnement qui nous entoure, à notre échelle et selon nos unités de mesure. Le développement d’une conscience et d’une culture écologique a profondément changé notre relation aux différents milieux. Chamarande incarne cette transition de notre perception, à la croisée de l’évolution culturelle et biologique. En témoigne l’évolution de ses représentations : Chamarande était hier un paysage construit et fantasmé par Hubert Robert, et aujourd’hui une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF II) qui bénéficie d’un « plan de gestion différenciée », c’est-à-dire d’une gestion plus raisonnée et plus écologique de l’entretien de ses 98 hectares de milieux naturels et paysagers.

Comment ces différentes perceptions humaines des milieux co-habitent-elles à présent ? Comment ont-elles évolué au gré de nos projections culturelles et scientifiques ? Comment observer son environnement et interagir avec lui ? Comment passer d’un milieu à un autre ? Comment habiter autrement une forêt, une prairie, une île ou une zone pavillonnaire ? Ce sont ces questions que l’exposition Milieux propose de mettre en perspective. Que ce soit la création d’une cité idéale, d’une économie autour d’abeilles butineuses, d’un jardin du futur, ou d’un pourrissoir, toutes ces œuvres interrogent la mémoire des lieux, un modèle de société ou encore une gestion alternative des milieux.

Le château est, quant à lui, investi par l’artiste américain Brandon Ballengée pour sa première exposition personnelle en France. Il présente son travail sur les transformations du vivant engendrées par les interventions de l’Homme sur les milieux naturels, et plus spécifiquement une série d’œuvres sur les amphibiens.

Commissaire associé COAL

2013 : Angelika Markul – exposition Trophées

17 mars – 12 mai 2013

L’espace d’exposition est totalement envahi par des matières brutes industrielles qui contrastent avec la pierre naturelle et le bois de l’architecture de ce lieu historique. La lumière extérieure est filtrée dans les tons orangés. L’orangerie est métamorphosée.

Un imposant drapé de bâche plastique noire jaillit du mur et s’écrase sur le sol. Entre les plis glisse du béton gris qui plombe l’œuvre. Les jeux d’ombre sont accentués par la lumière froide des néons installés ça et là.

De nombreuses plaques rectangulaires de feutre plissé recouvert de cire noire occupent les murs, rappelant les présentations des musées du XIXème siècle où les collections de tableaux recouvraient tout l’espace des murs.

L’opposition des matières est très importante : la souplesse du plastique face à la rigidité du béton, le feutre fibreux à côté de la cire lisse. De même les formes se contrarient : la présentation académique des plaques contraste avec la forme déstructurée qui s’étale au centre de la pièce. Enfin, l’ambiance de coucher de soleil rencontre la froideur des néons jonchant le sol.

On retrouve ces éléments dans l’ensemble du travail de l’artiste. Elle utilise des matériaux neutres et inertes auxquels elle insuffle la vie par une mise en forme et des mouvements organiques.

Commissaire associé COAL

2013 : « Vues » – paysages d’aujourd’hui d’après Hubert Robert

30 novembre 2013 – 30 mars 2014

Artistes : Guillaume Bresson, Étienne de France, Cyprien Gaillard, Markus Hansen, Tommy Hilding, Filip Mirazovic, Nicolas Moulin, Lucien Pelen, Mathieu Pernot, Stefan Shankland, Claire Tabouret, Marie Velardi, Edouard Wolton, Duncan Wylie

Au XVIIIe siècle, Hubert Robert (1733-1808), surnommé Robert des Ruines, renouvelle le genre du paysage en combinant étude de la nature et fantaisie poétique. Peintre et dessinateur de jardins (bosquet des bains d’Apollon à Versailles, domaines d’Ermenonville et de Méréville), il réalise notamment vers 1785 une Vue du Château de Chamarande, œuvre acquise par le Conseil général de l’Essonne en 1998. La peinture présente une vision insolite du château et de ses abords : à une scène de vie quotidienne se mêlent des éléments imaginaires, telles les vertigineuses falaises qui donnent un caractère vibrant à la forêt environnante alors qu’elle s’inscrit dans un relief légèrement vallonné. Ce paysage pittoresque, empreint d’émotion, dévoile les sentiments de l’artiste dans une nature sublimée.

L’exposition Vues, présentée du 30 novembre 2013 au 30 mars 2014, procède de ce glissement entre la nature réelle et la nature inventée (la vision). La sélection des œuvres d’une quinzaine d’artistes français et internationaux nous entraîne vers une douce rêverie poétique sur l’histoire du point de vue et de la construction du paysage. Cette histoire du paysage connaît notamment une apogée en Italie au XVIIIe siècle avec les peintres vedustistes. Les vedute (vues en français) sont des paysages certes construits selon les principes de la perspective mais néanmoins transformés et mis en scène par le point de vue (le sentiment) des peintres. Aujourd’hui encore, projetant sur le monde leurs visions et leurs états d’âme, les artistes composent et recomposent le réel ; ils façonnent les représentations de nos environnements.

Les tableaux exposés nous offrent un panorama de réalités possibles et imaginaires, où éléments présents, souvenirs anciens et projections futures se mêlent. Ils sont autant de pièces à conviction, de montages à décrypter que de références à découvrir : ils évoquent un monde en mutation sociale, urbaine et environnementale. Des toiles figuratives donc, mais pas forcément réalistes, dans lesquelles se jouent autant le plaisir de la reconnaissance (le motif) que celui du fantasme (l’énigme et la fable). La modernité porte ici l’idée d’un monde qui change, qui change de plus en plus vite, qui change à toute vitesse. Ni rupture radicale, ni table rase du passé, c’est au contraire la continuité qui est soulignée. Le futur n’est plus un absolu inatteignable (le progrès) mais une situation qui nous rattrape, avec des désordres climatiques et des transformations de l’équilibre des forces de la planète.

Conjuguée au futur antérieur, l’exposition Vues nous invite à imaginer et à contempler un avenir des possibles. Toujours en hommage à Hubert Robert – qui fut également Garde du Muséum central des Arts (actuel Musée du Louvre), les toiles sont accrochées sur une nouvelle cimaise en bois qui court d’une salle à l’autre. Cette scénographie originale transforme les espaces intérieurs du château, et redessine le parcours du visiteur. Les jeux, qui s’opèrent entre le tableau, la tapisserie et la fenêtre, entre l’icône et l’apparat, sont ainsi remis en perspective.

Commissaire associé COAL